Chronique d’un chien adolescent : comprendre et accompagner

Imaginez un chiot courageux qui, du jour au lendemain, se transforme en une boule de nerfs survoltée, effrayée par son propre reflet. Bienvenue dans l’adolescence !

Salut, c’est Sophie qui te parle en plein milieu d’une période de peur accrue chez mon chiot. Tu te rappelles de mon chiot Eaven, tout mignon et que j’ai toujours considéré comme relativement peu sensible pour un border collie ? Ce petit lapin de 9 mois et demi m’en a fait voir de toutes les couleurs récemment. Je t’explique…

L'adolescence chez le chiot : quand tout bascule en quelques jours - Le cas d'Eaven

Je te racontais donc pourquoi je suis venue ici. Comme je l’ai mentionné plus tôt, Eaven est né en novembre 2023 et il a 9 mois et demi au moment où j’écris ces lignes. En pleine période estivale, nous sommes partis en vacances à la montagne 🏞️ il y a deux semaines — d’où la jolie photo que tu vois.

Depuis son arrivée à la maison, Eaven a été un chiot globalement courageux, sauf durant ses deux premières semaines d’adaptation. J’étais cependant préparée, car je savais que les chiots traversent une phase de peur entre 8 et 10 semaines, souvent au moment de l’adoption, comme ce fut le cas pour lui. À cette période, il n’osait pas trop s’éloigner de la maison, observait beaucoup, et refusait parfois de quitter le lotissement à pied. Il avait aussi quelques peurs étranges, comme les enjoliveurs abandonnés ou les bornes à incendie, mais dans l’ensemble, il s’adaptait bien aux nouveaux environnements, personnes et chiens.

Puis, les choses ont changé.

À 7 mois, Eaven a commencé à réagir à certains stimuli de manière inattendue : il avait peur de certaines images à la télévision 📺, se cachait derrière le canapé, et évitait désormais les enfants — pourtant bien présents dans son élevage.

Mon petit explorateur intrépide voyait soudain les pots de fleurs déplacés comme des monstres menaçants 😱, et la brouette du jardin comme une créature sortie d’un film d’horreur. C’est aussi à cette période qu’il a commencé à lever la patte pour uriner, un signe révélateur de bouleversements hormonaux liés à l’entrée dans l’adolescence.

Juste avant les vacances, il s’est uriné dessus en présence d’une personne inconnue — surprenant pour un chiot si sociable. Puis cela s’est reproduit avec un ami qu’il connaissait.

Une fois en vacances, sa peur des enfants s’est intensifiée : il est même monté sur la table pour éviter ma nièce de deux ans. Je lui ai toujours laissé la possibilité de s’éloigner, et c’est l’option qu’il a choisie. Mis à part cela, les deux premiers jours se sont bien passés.

Mais le troisième jour, tout a basculé. Alors que nous marchions sur un chemin déjà emprunté la veille, il a soudain reniflé quelque chose et son regard a changé : panique totale 😧. J’ai eu le réflexe de le rattacher immédiatement. Il s’est mis à tourner en rond, paniqué, tentant de fuir dans toutes les directions. Ensuite, tout s’est enchaîné : un bruit de chaussures sur un balcon, un peu de vent, un chien qui aboie… et j’ai complètement perdu le contact avec mon chiot. Il était dans un état de panique que je n’avais jamais vu chez lui. Nous avons donc fait demi-tour, direction la location.

L’après-midi, j’ai tenté une nouvelle sortie. Mais rien n’y faisait : Eaven avait peur de tout. Voitures garées, passants… il était en hypervigilance constante, au point de ne pas faire ses besoins. Nous sommes rentrés après un simple mini-pipi 💧.

Heureusement, grâce à mes connaissances, je savais que ce type de régression pouvait arriver. Mais la brutalité du changement et l’intensité de sa peur m’ont surprise. Les deux jours suivants ont été tout aussi compliqués malgré des sorties très limitées.

Et puis, coup de théâtre : le troisième jour, plus rien. Il est repassé devant les mêmes endroits sans aucune peur, comme si rien ne s’était passé. Les vacances ont continué avec des hauts et des bas : certains jours, il était plus sensible, d’autres complètement serein 🐾.

C’est là que je me suis dit : mais c’est fou, tout ce qui se passe dans sa tête en ce moment !

Et j’ai eu envie d’en apprendre encore davantage sur cette période si particulière qu’est l’adolescence canine, pour mieux comprendre ce que vit mon chiot.

Quand a lieu l'adolescence chez le chiot ?

Les scientifiques considèrent que l’adolescence chez le chiot commence vers l’âge de 5-6 mois, et peut s’étendre jusqu’à 18 voire 24 mois en fonction des races (les grandes races ont généralement un développement plus lent que les petites races et grandissent plus longtemps). Cette période est marquée par des changements hormonaux, physiques et comportementaux significatifs qui préparent le chiot à l’âge adulte.

Que se passe t-il dans leur tête (au sens littéral) ?

Pendant l’adolescence, les chiots subissent des changements majeurs. Leur sensibilité au stress augmente à cause d’un pic de cortisol, l’hormone du stress, rendant certaines situations (connues et inconnues) plus effrayantes qu’avant. Par exemple, un chiot habitué aux bruits de la ville peut soudainement en avoir peur. Côté hormones, chez les mâles, la testostérone augmente, entraînant des comportements territoriaux comme le marquage urinaire. Chez les femelles, les œstrogènes et progestérone marquent l’arrivée des premières chaleurs et de la maturité sexuelle.

Le cerveau du chiot évolue également, l’activité de certaines zones augmente, les connexions se modifient. Des comportements jusque-là acquis peuvent alors ne plus l’être, comme si le chien avait oublié comment faire. On note également des changements dans les comportements sociaux, avec l’apparition de comportements de dominance ou de compétition.

Les chiots développent également une plus grande indépendance et une propension à explorer.

Comment faire face à cette période mouvementée qu'est l'adolescence du chien ?

OK, maintenant qu’on sait tout ça, comment faire pour gérer cette période compliquée ?

La bonne nouvelle, c’est que tout finit par passer et par s’apaiser, mais sous quelques réserves :

  • Éviter les expériences marquantes (surtout négatives) : étant donné qu’on parle d’une période où les chiots marquent particulièrement les expériences, en particulier négatives, il est essentiel de ménager le chiot pendant cette période tout en continuant à l’exposer progressivement. Ce n’est pas la période idéale pour tenter un nouveau truc fou comme prendre l’avion par exemple.
  • Éviter les expériences stressantes trop rapprochées : comme pour la période de peur qui survient à l’âge de 8-10 semaines, on évite de surexposer le chiot à de nouvelles choses pendant cette période. A chaque exposition, le pic de stress augmente, et il est nécéssaire de le laisser redescendre avant de l’exposer à un autre facteur de stress.
  • Ne pas forcer le chiot à s’approcher s’il n’en a pas envie : étant donné qu’il est particulièrement sensible à cette période, un tout petit bruit pourrait transformer une rencontre pas trop mal partie en évènement totalement traumatisant (imaginez que l’enfant crie à ce moment-là ou que le moineau pète !). Rappelez-vous d’Eaven qui a associé l’odeur qui faisait peur avec le bruit du Monsieur qui tapait ses chaussures sur la terrasse de l’immeuble et qui n’a plus voulu passer devant pendant des jours…
  • Rester patient et éviter d’abîmer le beau lien que l’on a avec notre Puppy. Cela ne sert à rien de s’enerver s’il n’écoute plus quand on lui demande quelque chose ou si il change de comportement dans une situation qu’il gérait pourtant bien avant. Ce n’est pas de sa faute, et ça va passer.
  • Éviter d’intervenir par la stérilisation ou la castration avant la fin de la puberté. Oui je sais, ce n’est pas le sujet, mais imagine qu’on arrête une machine qui n’a pas terminé son travail, un peu comme si j’éteignais mon ordinateur en pleine mise à jour… Les conséquences pourraient être irrémédiables, surtout que c’est définitif ! Allez, une dernière astuce si vraiment tu es parti-e pour cette option, sache qu’il existe la castration chimique pour les mâles, il s’agit d’un implant qu’on peut retirer si ça tourne au vinaigre.

Même si ces moments peuvent sembler insurmontables, rappelle-toi que l’adolescence est une phase temporaire. Avec un peu de patience et beaucoup d’amour, ton chiot traversera cette période pour devenir un compagnon fidèle et équilibré.

Conclusion

En résumé : adolescence + chiot = cocktail (parfois explosif) 🧨

L’adolescence canine, c’est un peu comme une montagne russe émotionnelle… pour lui comme pour nous ! Un jour, ton chiot affronte le monde comme un aventurier intrépide, et le lendemain, il se méfie d’un pot de fleurs déplacé ou refuse de poser une patte dehors. 😅

Mais derrière ces comportements déstabilisants se cachent des bouleversements bien réels : hormones, cerveau en chantier, hypersensibilité… Tout s’en mêle ! L’important, c’est de rester à l’écoute, de lui offrir de la sécurité, de la patience et beaucoup d’amour 💛.

Ce que j’en retiens avec Eaven, c’est qu’aucun comportement n’est figé. Ce qui semble insurmontable un jour peut être oublié le lendemain. Et ça, c’est plutôt rassurant, non ?

Alors, respire un bon coup, toi aussi tu vas survivre à cette période ! 💪🐶

Et si tu vis ou as vécu la même chose avec ton chiot ado, n’hésite pas à partager ton expérience. On se soutient entre humains de chiots possédés par l’adolescence 😅

À très vite pour la suite des aventures (rocambolesques) d’Eaven !

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